19 mai 2009

* Article El Watan du 16 mai 2009

Environnement : La future unité de bitume de Gdyel contestée par les associations

Une simple unité d’enrobage de bitume produit des rejets tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre et les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Ces rejets sont réputés pour leurs effets toxiques à seuil.

L’implantation d’une unité d’enrobage de bitume, à moins de 500 mètres de la petite ville de Gdyel et à 20 mètres d’une source d’eau potable (ayant, selon la population de cette agglomération, des propriétés thérapeutiques) et dans une zone forestière, a été le sujet qui a prédominé les travaux de la 2ème rencontre sur l’environnement, organisée, jeudi dernier, par le groupe de travail et de réflexion de l’environnement d’Oran. L’unité en question fait actuellement l’objet de moult tractations quant à sa véritable vocation, en ce sens qu’elle est présentée par ses réalisateurs comme étant une base de vie alors que le mouvement associatif de la ville la considère comme unité de production qui n’est pas encore entrée en production. Des photos prises par certains membres de ces associations montrent bien qu’il s’agit bel et bien d’une usine de bitume.

La conférence, ayant abordé ce sujet qui oppose le mouvement associatif de Gdyel aux initiateurs de ce projet, a mis en exergue l’entorse à la législation nationale. M. Rachid BRAHMI, physicien et enseignant à l’université d’Es Senia, conférencier, qui est lui-même membre d’une association opposée à ce projet, dira qu’une simple unité d’enrobage de bitume produit des rejets tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre et les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Ces rejets sont réputés pour leurs effets toxiques à seuil. Nous pouvons également relever que les HAP ont été classés polluants prioritaires par l’organisation américaine EPA (Environnemental Protection Agency) dès 1976, car biologiquement actifs et à forte toxicité. Les composants azotés provoquent, selon le même orateur, l’acidification des milieux naturels, réduisent la croissance et la production des végétaux qui deviennent ainsi résistants aux pesticides, et c’est ce qui va se produire dans la forêt de Gdyel et ses environs immédiats (une cité d’habitation de 500 logements et un site touristique à promouvoir) si l’unité de bitume, qui est déjà installée, entrera en fonction, conclura ce conférencier.

Par A. Belkedrouci

1 commentaire:

  1. Communicant : Rachid BRAHMI, Docteur de troisième cycle en Chimie-physique, Docteur d’Etat en Physique, Maitre de conférences à l’université d’Es Sénia. Je voudrais indiquer que ma communication a été réalisée avec la collaboration de mon ami et voisin Rachid Ahmed Fouatih, médecin radiologue. Le titre de ma communication s’intitule : Des incidences médico-scientifiques des H.A.P (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) et autres gaz sur l’environnement.
    Participant aux travaux de la 2ème rencontre sur l’environnement et suite à l’article de Monsieur A.Belkedrouci, je voudrais préciser que les incidences environnementales qui résultent de l’implantation d’une unité de production sont multiples. Il s’agit d’abord et avant l’implantation de ce genre de site, de tenir compte de données multiples (législatives, géologiques, topographiques, météorologiques, technologiques, médicales…) puis de suivre, ensuite, rigoureusement et en permanence les activités de production et leurs impacts. La transformation du bitume, son transport et les métiers qui y sont liés, nous met face à des rejets qui agissent non seulement sur la matière inerte, en provoquant sa corrosion rapide, mais également sur la faune, sur la flore et sur l’homme. Concernant le dioxyde de souffre, ce rejet gazeux est l’une des principales causes de la destruction des écosystèmes fragiles. Il est acidifiant, et il provoque la destruction des planctons, ces organismes aquatiques qui produisent la moitié de l'oxygène terrestre. Les rejets gazeux dont les HAP provoquent des nuisances multiples d’ordre olfactif, sonore, dermatologique, ophtalmologique, pulmonaire, psychique,… De plus, il est formellement établi que les HAP sont cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (ils altèrent la fertilité de toute espèce vivante et participent donc au phénomène de la stérilité).Par ailleurs, plusieurs titres de la presse de ce jour, dont El Watan, signalent que plus de 400 cas d’allergie ont été enregistrés entre avril et mai. Ces cas ont été admis, selon « El Watan », au niveau du service de phtisiologie du CHUOran. Les spécialistes confirment que les personnes les plus touchées sont celles qui vivent près des zones industrielles, dont celle d’Arzew. D’autre part, Gdyel va se trouver au centre de gravité d’un triangle de la pollution, constitué par la zone industrielle d’Arzew, une unité de production près du cimetière musulman de Gdyel et cette unité d’enrobage de bitume.
    La question centrale est la suivante : Notre pays a t –il les moyens hautement technologiques pour faire face à ces types de rejets ? La réponse à cette question commence d’abord et avant tout par le respect strict des lois nationales en vigueur et des conventions internationales ratifiées par notre pays.
    Rachid BRAHMI citoyen et membre du mouvement associatif de Gdyel.

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