13 oct. 2010

Arzew :Plus de 1.500 asthmatiques enregistrés


Médicalement, l’asthme est une affection caractérisée par des accès de dyspnée expiratoire et de suffocation. En d’autres termes, cela veut dire que le patient, atteint de cette maladie, trouve des difficultés à respirer, surtout par les temps lourds, où on enregistre un taux d’humidité très élevé.D’ailleurs, cette pathologie prend des proportions alarmantes, notamment au niveau des sites situés sur la façade maritime, du fait de la densité grimpante de l’humidité.

A titre d’exemple, la wilaya d’Oran, selon des estimations fiables, compte plus de 100.000 citoyens souffrant de maladies pulmonaires.

Au niveau de la daïra d’Arzew, qui détient la palme d’or, par sa situation géographique (ville côtière), son climat très humide et sa position d’être mitoyenne à un grand pôle industriel et pétrochimique, engendrant une pollution dépassant les normes universelles permises, se classe en tête des villes génératrices de ce «fléau» meurtrier.

Les statistiques sont formelles, selon des spécialistes au niveau de l’établissement de proximité de la santé publique d’Arzew, «le nombre de cas d’asthme bronchique déclaré varie entre 1.000 et 1.500 et les urgences, qui activent H24, reçoivent une moyenne quotidienne de 25 à 30 malades en crise».

Il faut mettre en exergue que la majorité des malades ne sont pas suivis convenablement et régulièrement par un pneumo-phtisiologue et cela, pour diverses raisons, en premier lieu, par manque de moyens financiers car une consultation et un suivi par un spécialiste coûtent cher.

Il reste les consultations externes au niveau de l’hôpital d’El-Mohgoun. Là, c’est une autre paire de manches puisqu’on compte peu de spécialistes pour ce nombre important de malades.

Ce qui influe négativement sur les rendez-vous, qui sont très espacés. Seuls, les patients un peu aisés peuvent se faire suivre par les deux spécialistes opérant au niveau de la ville. Même la disponibilité du médicament fait, parfois, défaut, vu le nombre important de patients en crise.

Le malade doit se mettre en tête, selon les recommandations des spécialistes, que le traitement subi en urgence n’est pas un traitement de fond. Il doit se faire suivre régulièrement par un spécialiste car plus les crises sont éloignées plus il se porte bien.

Il doit se mettre en tête qu’un asthmatique équilibré, soulignent nos spécialistes, fait une crise tous les deux mois, tandis qu’un autre, mal pris en charge, peut en faire plusieurs par jour jusqu’à l’état de «mal asthmatique», longue crise nécessitant une hospitalisation d’urgence.

La ville d’Arzew, «foyer» de cette pathologie, qui n’épargne ni grand ni petit, doit, impérativement, programmer de cycliques journées d’études et d’information, chapeautées par tous les secteurs concernés, afin de vulgariser ce type de maladie et pour une réelle sensibilisation et prise de conscience des familles concernées par cette pathologie.

Les entreprises polluantes, qui favorisent l’émergence de ce fléau, notamment celles de la zone industrielle, doivent être mises à l’index pour s’investir intégralement dans cette tâche, en procédant, au départ, à installer des capteurs d’air dont la zone est dépourvue.

D. Cherif (L'Echo d'Oran)