29 août 2009

Les habitants de Kristel dénoncent «l’état de guerre»



Les citoyens de Kristel, localité située à 10 km de Gdyel, ont sollicité l’aide des autorités wilayales pour une intervention immédiate, afin de mettre un terme à ce qu’ils ont appelé «l’état de guerre et de destruction» qui leur est imposé par les responsables sur les carrières qui utilisent des explosifs pour extraire le gravier, causant des fissures dans les habitations, selon les habitants de la localité.

Ces carrières de graviers situées près de la localité côtière de Kristel perturbent le calme et la tranquillité du village, selon les habitants. «Nous nous réveillons à la première heure sur des bruits assourdissants d’explosions parvenant des carrières situées non loin de nos domiciles et cela continue à longueur de journée, ce qui nous a poussés à implorer l’aide des autorités, et le wali en particulier, pour prendre les mesures nécessaires à même d’arrêter ce problème avant qu’un désastre n’arrive dans ce village», raconte un habitant.

«La région était, il n’y a pas très longtemps, connue par son calme et ses habitants avaient tendance à apprécier les heures de repos dans leurs champs ou d’autres lieux touristiques du village, surtout en fin de semaine, ce qui n’est plus le cas désormais vu que le village s’est transformé en une zone active, toute l’année, et ce, depuis le lancement des travaux de réalisation du port de pêche, en 2006, projet encore en cours d’exécution», dira un autre habitant qui signale, par ailleurs, le mouvement inhabituel des camions transportant le sable et les graviers pour la société algéro-turque, chargée du projet du port. «Ces camions ont causé, dit-il, de graves accidents mortels, sans compter la poussière dégagée à leur passage dans les rues non goudronnées aux cités Taka 01 et 02. Malheureusement les autorités locales et wilayales sont loin de vivre le calvaire vécu ici, quotidiennement, par les habitants dont les maisons sont situées, en majorité, sur des collines», lance un vieux de Kristel.

Beldjouhar Brahim, un habitant du village, dévoile: «Toutes nos maisons sont menacées d’effondrement à cause des fissures causées par les explosions incessantes toute l’année. Nous vivons ainsi continuellement avec la peur au ventre, à chaque fois qu’on entend le bruit assourdissant des explosifs laissant échapper une grosse fumée.»

Adla Kada, autre citoyen, nous emmène voir sa demeure et celles de ses voisins pour nous montrer des murs complètement lézardés. Un autre habitant, Belbachir M., ne va pas par le dos de la cuiller. «Ce qu’endurent les citoyens du village est dû à la négligence des autorités locales qui ne répondent pas à nos besoins. Nous sommes ainsi laissés à notre sort, navigant seuls contre les vagues de la crise de logements, le chômage, les coupures d’électricité… Bref, tous les ingrédients pour aller manifester notre ras-le-bol.» Mokdad Abbes (Edition du 29.08.2009)

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